Le Buisson
Quelle place pour l’être humain aujourd’hui ?
Il s’agit d’un all-over à l’échelle humaine. L’ampleur de ce dessin n’est pas anodine, elle excède la capacité à cerner un objet dans le champ visuel, le spectateur est débordé. Tel un abysse, il ne s’agit plus du rapport de force de l’être humain face à la nature, mais d’un monde vivant captivant le spectateur, près à l’absorber par son infini détail.
On reconnaît de prime abord le feuillage du magnolia, irisé, dense, rigide, torsionné sur lui-même. Ce qui s’apparente au végétal glisse soudainement vers des formes charnelles. Organes génitaux, foi, intestins, cerveaux... S’accumulent dans notre champ visuel ou le fantasme se superpose à la réalité. Alors que cette représentation pourrait paraître figée, on y voit, au contraire, un mur en mouvement grouillant de cloportes caché par la souche humide d’un arbre.
Une atmosphère inquiétante s’en dégage, qui renverse les hiérarchies animales imposées par la tradition de l’homme moderne. Ce dessin incarne un monde vivant à l’apparence hybride. Il rappelle l’implication logique de chaque espèce actuelle, pourtant malmenée ou négligée par certains effets de l’activité économique et l’anthropisation aveugle des milieux. L’idée étant de repenser la place de l’humain dans la biosphère, dans le buisson de la vie aujourd’hui.






Le Buisson,
Pierre noire et graphite,
164 x 153 cm,
Mai 2021, Paris